Martin Patiño est un dj/producteur vivant à Berlin, particulièrement connu pour sa dernière sortie : son EP "Hommage à la sodomie", qui a eu plusieurs feedbacks positifs, de musiciens comme Dj Sneak, Eats Everything, ou encore Dosem... Il a accepté de répondre à quelques questions.
WAS : Pour commencer, peux-tu te présenter ?
Martin Patiño : Je suis un gars plutôt facile à vivre, qui commence à devenir audacieux; J'ai enlevé mon piercing au téton dans le but d'être 50% plus sérieux, mais je ne pense pas avoir réussi.
WAS : Ta première rencontre avec la musique ?
Martin Patiño : J'étais enfant, peut être 8, 9 ou 10 ans, et j'utilisais un vieux clavier Casio, un walkman, un magnétophone ainsi que 2 paires de bouchons d'oreille afin d'enregistrer des chansons "multipistes" sur les bandes. Une technique rudimentaire pour faire de la musique sans ordinateur et sans logiciel.
WAS : Tu te souviens de la première fois que tu a joué ?
Martin Patiño : Dj set en public? Je ne l'oublierai jamais...j'avais 15 ans, ma mère et ma tante étaient là et j'ai remporté la première manche du concours où j'avais participé, que j'ai finalement perdu. J'ai d'abord commencé avec un remix euro-dance de Sailor Moon, je me souviens que la mélodie était belle, le reste était probablement quelque chose dont je pourrai avoir honte si je l'entendais à nouveau :). Mais j'avais 15 ans et tout a été fondamentale à mon développement.
WAS : Peux-tu me décrire ta musiques, quels sentiments veux-tu faire ressentir à tes auditeurs ?
Martin Patiño : La plupart de mes morceaux représentent une courte histoire que les auditeurs ne sauront jamais. Plutôt que des sentiments, je serais heureux si mes auditeurs voyaient les "images" ou ressentaient les diverses sensations phénoménales que je peux, d'une manière ou d'une autre, ressentir dans mon cerveau/corps lorsque de la conception de tracks. Donc cela dépend de chaque morceau, différentes humeurs, différentes histoires, différentes images et différentes musiques.
WAS : Peux-tu m'en dire un peu plus à propos de ton dernier EP "Hommage à la sodomie" ainsi que sa signification?
Martin Patiño : C'est un vision personnelle d'une certaine pratique sexuelle. J'aurai pu sans doute peindre avec ce titre sans utiliser des personnes nues, si j'étais capable de peindre :). Il s'agit de comprendre ce dont je veux parler, prendre la structure de l'idée, la casser en petits morceaux puis la reconstruire à nouveau, en utilisant un support différent, dans le cas de cette musique.
Je ne sais pas vraiment POURQUOI en français, mais je pense que c'est parce que je trouve le français en quelque sorte agréable, comme cette musique.
WAS : Pour toi, le meilleur morceau ?
Martin Patiño : Debussy; "Prélude à l'après midi d'un faune", mais bien sûr il y'en a d'autres (Je réponds quelques fois John Cage "4.33'' avant Debussy)
WAS : Ton meilleur souvenir musical ?
Martin Patiño : Pendant l'écoute d'une partie de la 9ème symphonie de Beethoven, je me sentais violent. Même chose avec Debussy "Claire de Lune", j'ai "vu" des gouttes d'eau sur une cascade.
WAS : Qu'est-ce que tu fais quand tu ne fais pas de musique ?
Martin Patiño : Je lis des livres sur les sciences neurologiques et la musique, et vis juste une vie heureuse avec mes amis et les restaurants-kebab, où je devrais éviter d'aller systématiquement.
WAS : Des projets pour l'avenir ?
Martin Patiño : Mon album. Je ne peux rien dire à propos de ce sujet, mais il va me marquer à jamais, je suppose. Jusqu'à présent, j'ai fait le premier morceau, mais je ne peux pas vraiment contrôler le rythme de production, donc je ne sais pas quand il sera terminé, je pense d'ici un an...
WAS : Rien a ajouter ?
Martin Patiño : La dernière chose à laquelle je suis en train de travailler est la configuration de mon nouveau live, il comprendra un cactus, un violon, une clepsydre ainsi qu'un quatrième élément, probablement des bois, synthés et batterie.
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