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Interview : ÖRSTEN

Örsten est un artiste unique, d'origine finlandaise. Amoureux de musique depuis qu'il est gamin, il nous fait découvrir dans son dernier album, un penchant pour les musiques de film, accompagné de mécaniques hip-hop, sur des mélodies presque classiques au piano, bref, un petit bijoux, très original, à écouter immédiatement.

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WAS : Pour commencer, petite présentation.
Örsten : Örsten. 30 ans. Compositeur/beatmaker/arrangeur. Mon album « Cutworks » est sorti le 31 janvier. Je suis né en Finlande et Örsten est mon vrai prénom. J'aime l'orthographe, les pantalons en velours côtelé et les vestes en tweed.


WAS : Quand as-tu réellement commencé à t’intéresser à la musique ?
Örsten : Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours adoré la musique ! A quatre ou cinq ans j'étais fan de Juice Leskinen (une sorte de Gainsbourg/Bashung finlandais), ensuite je me suis passionné pour les compositeurs de musique classique comme Chopin, Ravel ou Beethoven. J'adorais aussi les Beatles : on avait inventé, avec Kalle, mon demi-frère de onze ans mon ainé, de nouvelles paroles en Finnois pour les chansons des albums « Rubber Soul » et « Revolver ».
J'ai commencé à prendre des cours de piano à l'âge de sept ans, mais je n'ai vraiment à créé qu'à partir du moment où j'ai eu un ordinateur ; c'était en 1995, j'avais quinze ans. Avec un pote on s'est mis à rechercher des samples dans les collections de disques de nos parents. C'était à celui qui ferait le meilleur beat avec le meilleur sample. On était fans de rap East Coast (Nas, Gangstarr, Jeru the Damaja, Mobb Deep) et on samplait beaucoup de Bossa Nova des années 60. J'en suis donc venu à faire de la musique par le biais du sampling pour des instrus de rap.




WAS : Tu as un style de musique bien particulier, tu mélanges pleins de styles musicaux différents, mais, réellement, quel est le style musical dont tu te sens le plus proche et surtout, quels artistes t’inspirent ?
Örsten : J'aime tous les styles, mais celui dont je me sens le plus proche est peut-être la musique de film. Particulièrement les B.O.s des années 60, 70 et 80 : Le Samouraï, les James Bond, Les Trois Jours du Condor, Taxi Driver, Frantic... Les artistes qui m'inspirent sont donc François de Roubaix, John Barry, Bernard Herrmann et Ennio Morricone. Mais dans d'autres styles je suis aussi inspiré par Astor Piazzolla, Serge Gainsbourg, Grace Jones, Michael Jackson, Air ou Radiohead.


WAS : Peux-tu m’en dire un peu plus sur ton dernier album « Cutworks » ?
Örsten : Avec le nom « Cutworks », j'ai voulu faire un clin d'œil à mes débuts. A l'époque je ne disposais d'aucun séquenceur. J'avais juste un éditeur de sons avec lequel je faisais mes premières productions entièrement en copier/coller. J'ai trouvé amusant de symboliser cette pratique sur la pochette du disque en la représentant par des bandes de cassettes découpées aux ciseaux. J'ai aussi repris cette idée pour le clip de « Don't Make Me Shout » .
Aujourd'hui, bien entendu, je ne procède plus ainsi. Les outils informatiques ont beaucoup évolué depuis le milieu des années 90 !



Dans cet album j'ai voulu proposer des morceaux qui parlent de quelque chose d'important. Même si le message est abstrait, j'ai voulu que l'auditeur ressente fortement la mélancolie, la colère, le désespoir (ou inversement l'espoir). C'est le contraire d'un album qui s'écoute d'une oreille distraite en faisant autre chose. J'espère que les gens y prêteront réellement attention.




WAS : Tu te souviens de ta première date ?
Örsten : Oh oui pour sûr ! C'était au festival d'été du Parc de la Villette avec le groupe la Casa Menthe et Ludovic Beier en 2004. J'ai eu un trac quasi-insurmontable. C'était horrible. Mais je crois qu'on s'en est pas trop mal tirés car le public s'est mis a danser et il y avait une bonne ambiance.





WAS : Quel a été ton meilleur souvenir musical jusqu’à maintenant ?
Örsten : Mon meilleur souvenir est assez ancien. Je pense que c'était en 1997. J'ai découvert la fonction "Musique" de Cool Edit Pro. Ça peut sembler ridicule voire anachronique aujourd'hui, mais tout un nouvel univers s'est dès lors ouvert devant moi. Je me suis senti comme un dieu ! Ça signifiait la possibilité de transposer n'importe quel son à n'importe quelle hauteur, donc de faire des mélodies avec des sons samplés. C'est à partir de ce moment que je suis réellement devenu musicien.


WAS : Des projets pour l’avenir ?
Örsten : Oui, beaucoup de nouveaux morceaux en perspective ! Aussi bien en solo qu'en collaboration avec d'autres artistes, mais je ne peux pas en dire plus pour l'instant. Je suis aussi en train de préparer des sets de DJ pour des soirées en club, ambiance Hip-Hop East Coast.


WAS : Une bonne résolution pour 2011 ?
Örsten : Hmmm, non. Je crois que je vais attendre 2012 !


WAS : Et pour finir, le mot de la fin ?
Örsten : Merci We Are Someone ! Ce fut un plaisir.


WAS : Merci à toi ! ;)





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